Quoi faire quand un proche nous parle de suicide?
Non, mais sérieusement, on fait quoi?
Je me suis fait aborder par une personne dernièrement concernant le suicide. Cette personne avait quelqu’un dans son entourage qui disait avoir le mal de vivre, envie de se suicider.
J’ai écouté patiemment cette personne me conter son histoire et tout ce que j’ai trouvé à lui dire à ce moment-là c’était :
As-tu déjà entendu parler du COQ?
J’écris cet article avec le désir d’approfondir le sujet pour cette personne. Et si par le fait même je peux en aider d’autres, eh bien tant mieux!
À l’époque où je travaillais dans les centres de thérapies, on utilisait souvent le questionnaire du COQ. Ce questionnaire est censé aider l’intervenant à déterminer la gravité de la situation (tout le monde peut-être un intervenant en situation de crise en passant).
Dans le cadre thérapeutique, si les questions posées démontraient que la personne était un danger pour elle-même, on demandait à la personne de patienter dans le bureau pendant que l’ambulance arrivait. Oui oui, aussi simple que ça! On appelait l’ambulance sans lui demander sa permission!
La première fois que j’ai appelé le service d’urgence (911) pour faire « embarquer » quelqu’un, je n’ai pas trouvé ça facile. J’avais peur que la personne soit en colère contre moi une fois revenue de son voyage aux 3 ième étage de l’hôpital en psychiatrie.
Mais savez-vous ce qui est vraiment intéressant du fait que cette personne soit potentiellement en colère après moi à son retour?
Elle est encore vivante pour me le faire savoir!
Dans la mesure où la personne n’est pas un danger immédiat pour elle-même, beaucoup d’aidants naturels se sentent impuissants face à la souffrance de l’autre. Quoi faire?
La vérité c’est que vous ne pouvez pas « faire » grand-chose. L’écoute, la compassion, l’empathie sont vos outils de prédilections maintenant.
Écouter la personne sans la juger. Et au moindre doute, il ne faut pas avoir peur de poser les vraies questions. Demandez-lui si elle pense au suicide? Posez-lui les questions du COQ!
En fait, il y a plusieurs versions du questionnaire COQ. Et tous ces questionnaires cherchent à savoir une seule chose. À savoir si la personne a un PLAN d’ACTION!
Si l’on résume tous ces différents formulaires, il nous reste trois questions principales à poser :
1. Comment veux-tu t’enlever la vie?
2. Où voudrais-tu faire cela?
3. Quand as-tu l’intention de passer à l’acte?
Donc voila le COQ : Comment? Où? Quand?
Voici un document pour vérifier l’urgence de l’intervention en lien avec les réponses que la personne vous a fournies.
Si la personne démontre qu’elle est un danger pour elle-même, n’hésitez pas un instant et appelez pour de l’aide! 911!
Le suicide n’est pas un sujet tabou qu’il faut étouffer, pas plus que la violence conjugale d’ailleurs. Osez en parler avec les gens qui vous entourent.
Dans le cas que la situation ne soit pas un « code rouge », une urgence, prenez les devants et apprenez à écouter la personne. Écoutez-la sans la juger et n’ayez pas peur de poser les vraies questions.
Encourager la personne en besoins à se trouver de l’aide. Accompagné là si vous croyez que c’est nécessaire. Si elle semble en avoir besoins.
Soutenez la personne dans ses démarches à trouver des solutions. Et surtout, ne vous oubliez pas là-dedans. Respecter vos limites.
Soyez discret dans vos démarches certes, mais ne gardez pas le secret. Ne gardez pas le poids de l’intervention sur vos seules épaules. Parlez en à quelqu’un de confiance et aller chercher de l’information supplémentaire et du soutien extérieur affin d’être en meilleure position d’aider.
Et si vous ne vous sentez pas la capacité d’agir ou d’intervenir, assurez-vous qu’une autre personne prenne votre relève. En fait, dans toute situation de relations d’aide délicate, NE RESTEZ PAS SEUL À INTERVENIR.
Et en cas de doute, de questions ou de besoins d’aide extérieure, n’hésitez pas à prendre contact avec des professionnels.
Si vous croyez que cet article pourrait être utile à quelqu’un de votre entourage, vos amis ou votre famille, n’hésitez pas à partager cet article sur vos réseaux sociaux favoris. Et merci de me laisser un commentaire ici en bas de page, j’aime lire vos commentaires 🙂
Dominic Lamoureux
Ressources Pour le Québec
Centre de prévention du suicide du Québec
BESOIN D’AIDE? 1 866 APPELLE (1 866 277-3553)
BESOIN D’AIDE? 1 866 APPELLE (1 866 277-3553) 819 564-1354
Ressources Pour la France
Suicide Écoute
BESOIN D’AIDE? 01 45 39 40 00
Hmmm.. peut-être que les questions du COQ semblent évidentes à poser pour un intervenant, mais pour monsieur et madame tout le monde (surtout pour les proches de la personne), je pense que ces questions sont très difficiles à poser.
Je crois que les gens (et je m’inclus) sont mal à l’aise face à ce sujet et ne veulent inconsciemment pas poser la question de peur d’une réponse affirmative…
En effet Dominique, ce ne sont pas des questions faciles à poser. Et ce, même pour un Intervenant. Pourtant, quelqu’un devra le faire à un moment ou un autre. Et le plus tôt le mieux!
Merci beaucoup pour ton commentaire et de ta participation 🙂
Dominic
Merci 🙂
Bienvenue Stéphanie, le plaisir est tout pour moi. Avec L’espoir que ça puisse aider quelqu’un d’une façon ou d’une autre un jour. 🙂
La seule façon pour « l’intervenant » de se sentir « mieux » et de moins hésiter à poser la question c’est de ne pas oublier qu’il n’est pas « responsable » de la vie de l’autre mais d’avoir fait de son mieux selon les informations qu’il possède. Sachez aussi qu’il est important de mettre les bons mots sur les bonnes choses: la personne en souffrance sera « rassurée » d’entendre tout haut se qu’elle pense tout bas. Elle se sentira moins seule. Négociez avec la personne. -« Je suis disponible pour ceci et en échange j’espère cela de toi …. » C’est un travail AVEC…..pas POUR ….l’autre.. Donnez vos disponiblités et vos limites…La personne en souffrance doit savoir qu’elle a devant elle une personne qui a des limites…elle aussi . Cela ne lui fera pas peur….Bonne Chance
Malina
Wow, tres belle contribution Malina! Je suis entièrement en accord avec ce que tu dis dans ce message. Merci beaucoup de partager tes idées avec mes lecteurs. Très apprécié 🙂
Au plaisir et merci! 🙂
Oui, Malina ta entièrement raison,
Mais les souffrants de ce foutu désir, ne le fond pas toujours savoir et c’est très dur à détecté, pour avoir vécu cela dans le passé, nos proches pensent plutôt à une dépression ou une tristesse qui va passer, mais c’est vraiment un mal de vivre que nous seuls vivons, mélanger avec le dégout de nous, qui pousse vraiment à commettre ce geste ridicule.
Et le 2e, c’est souvent un appelle à l’aide que les gens demande en geste, car le désir de parler est loin de nous dans notre monde, ou on se dit que tous le monde sans fiche, donc ne jamais attendre pour dénoncer ces gens d’une façon ou d’une autre,
Merci Dom.. Et Malina pour les souffrants..
Merci Sylvain d’avoir pris le temps de nous partager ton expérience 🙂 J’apprécie beaucoup! Merci 🙂
Je pense que si la personne qui veut se suicidé en parle à quelqu’un c’est qu’elle se sent prête à dire toute les infos à cette personne et qu’elle ne réussi plus à géré la situation toute seule, elle recherche des réponses, des aides et quelqu’un dans le même cas qu’elle.
La personne qui apprend que son proche pense au suicide ne doit pas hésité à poser ces questions c’est sur même si c’est pas facile de les poser. Le plus souvent ceux qui y penses ne le disent pas et se cache derrière des sourires et viennent en parlé sans dire que c’est eux sur des forums et partagé leurs expériences et leurs commentaires.
Merci pour cette article Dominic !!
En effet Mel, il ne faut surtout pas hésiter! Poser des questions ce n’est pas facile mais ça doit être fait! Merci de prendre le temps de nous exprimer tes pensées! 🙂
Bonjour,
Je tiens juste à dire que je suis une personne qui a voulu en finir avec la vie en 2010….Cela faisait des années que je n’en pouvait plus, je voyais tout en noir, je devenais agressive avec mon entourage, je riais et deux secondes après je pleurais…Et tout ça pour dire que les personnes prochent de nous ne comprennent pas ce qu’ils nous arrivent… Personne n’a vraiment été là pour moi….car à un moment même tes amis tu les énervent à pleurer…ils t’abandonnent…
Je sais que ce n’est pas évident de supporter ou de comprendre, mais un mal être de soi c’est tellement compliqué…à gérer ou à supporter….
J’ai mis des mois à m’en sortir après ma tentative de suicide…mais presque seule pour m’en sortir…
Voilà je voulais simplement évoquer que c’est très dur « le SUICIDE »
Merci dominic
Emilie
Bonjour Émilie,
Merci beaucoup pour tes réflexions sur le sujet et de nous partagez tes impressions. J’ai l’impression que ce que tu voudrais nous communiquer c’est de prendre conscience qu’on ne sait pas toujours qui soufre parmi les gens qu’on connaît. D’être attentif et supportant. Merci beaucoup pour ton message et Bravo à toi de persévérer! 🙂
Effectivement……nous avons vécu 2 suicides dans la famille….à seulement 8 mois d’intervalle. Personne n’a rien vu venir……je ne crois pas à ça…….il y a toujours des signes…..
Merci Dominic
C’est malheureusement toujours d’actualité….et devant les faits, les gens figent….il est bon de se rappeler ses points importants!! Merci!!